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Prix de la traduction

Le Prix de la traduction de l’Institut français a été créé en 2021 afin de soutenir et d’encourager la traduction d’œuvre publiées du français vers le turc. Annoncé chaque année au mois de mars dans le contexte du Printemps de la Francophonie, il récompense, en octobre, des traducteurs et traductrices pour la qualité de leur travail, dans différentes catégories et/ou genres littéraires.

La composition du jury 

Président:
Timour Muhidine, directeur de la collection « Lettres turques » aux éditions Actes Sud, et du cursus de langue turque à l’INALCO

Doç Dr Lâle Özcan, traductrice, université technique de Yildiz Istanbul
Doç Dr Zeynep Oral, traductrice, université de Hacettepe, Ankara
Dr Şilan Karadağ, traductrice, université de Galatasaray, Istanbul
Mme Ayça Sezen, traductrice et éditrice

L’apport des traducteurs est essentiel dans la chaîne du livre. Pour l’Institut français de Turquie, les langues sont comme Ulysse, elles voyagent !

Ils sont les passeurs irremplaçables des œuvres et des savoirs, à la recherche de ce qui rassemble – mots et métaphores – pour tisser des liens durables entre les cultures. Une bonne traduction donne au lecteur le sentiment de lire l’auteur dans sa propre langue. Le traducteur littéraire est un artiste, même s’il s’efface devant l’œuvre, mettant son talent au service des autres. Il n’est pas un simple technicien mais un interprète d’une pensée complexe et le créateur d’un style équivalent dans l’autre langue, mettant à profit plusieurs années d’études et d’expérience. Le traducteur doit maîtriser la culture de l’auteur autant qu’il maîtrise la sienne, c’est la nature même et la noblesse de son métier. La fonction est souvent sous-estimée, rarement mise en avant par les acteurs de cette industrie, et financièrement peu valorisée.

En créant un Prix de la Traduction francophone en Turquie, l’Institut français s’engage à leur côté pour reconnaître ce rôle. Il est temps de rendre à César ce qui lui appartient, autrement dit de réévaluer à sa juste valeur le travail de ces hommes et femmes de lettres grâce auxquels la culture et la littérature vagabondent depuis la nuit des temps, pour notre plus grand plaisir.

Le Prix de la traduction de l’Institut français a été décerné à Ekin Özlü Akseki dans la catégorie Littérature générale et à Damla Kellecioğlu dans la catégorie Bande dessinée

Organisé par l’Institut français Turquie pour la quatrième fois cette année en hommage à Tahsin Yücel, le Prix de la traduction a été décerné à Ekin Özlü Akseki pour sa traduction en turc du roman Une Rose Seule de Muriel Barbery dans la catégorie Littérature générale. Dans la catégorie bande dessinée, le prix de la traduction a été décerné à Damla Kellecioğlu pour sa traduction d’Oleg de Frederik Peeters.

Selon la déclaration du jury, le Prix d’honneur de la traduction de l’Institut français a été décerné à Özdemir Ince.

La cérémonie de remise du Prix de la traduction de l’Institut français a eu lieu le 24 octobre au Palais de France, sous les auspices de Gilles Roulland, Directeur général de l’Institut français de Turquie. Un grand nombre d’invités du monde littéraire, de l’édition et des médias ont assisté à la cérémonie.

Présidé par Timour Muhidine, Directeur de la collection « Lettres turques » aux éditions Actes Sud, directeur à l’INALCO du cursus de langue turque, le jury a fait la déclaration ci-dessous de la cérémonie :
« Décerné pour la quatrième fois cette année, le prix de traduction de l’Institut français atteint une forme de maturité. Dédié à la littérature générale, le prix a pris en compte seize ouvrages issus de la littérature française la plus actuelle (XXIè siècle). Tous sont des romans ce qui confirme l’importance de cette forme littéraire mais aussi la curiosité que manifeste l’édition et les lecteurs turcs.

Les ouvrages traduits et publiés sur l’année éditoriale 2023-24, offrent un riche panorama de la production française et francophone. Le jury a découvert un nombre stimulant de textes contemporains, axés sur des thèmes très divers, moins centrés sur le Genre qu’en 2023. A ce titre, nous aimerions remercier tous les éditeurs et traducteurs qui ont joué avec conviction le jeu de la participation à cette quatrième édition du prix.

Les œuvres présentes en compétition ont été évaluées tout d’abord par rapport à la traduction des termes et images propres aux domaines concernés, du point de vue de la forme la plus appropriée et en fonction du texte cible. Par ailleurs, en tant que critères de référence, le jury a pris en compte la fidélité aux modes de pensée et aux nuances du style de l’auteur, la précision du turc employé dans le texte final, la capacité à recréer les métaphores et suggestions du texte original et à prendre en compte la globalité et de la fluidité de l’ensemble.

Première sélection :
Şirin Erkan Letao (pour Segu de Maryse Condé)
Ekin Özlü Aksekin (pour Tek Bir Gül de Muriel Barbery)
Hazel Bilgen (pour Dul Olumsuz Eş Arıyor) de J-L Fournier

Cette année, le jury a considéré que Mme Ekin Özlü Akseki était toute désignée pour l’attribution du prix : traductrice expérimentée, elle concourt avec Une Rose seule (Tek Bir Gul) publié en turc après une belle reconnaissance dans le monde francophone. La traductrice a transposé avec une habileté, une ouverture et une exactitude équivalente dans l’œuvre cible la pensée, les images et les termes présents dans l’ouvrage de M. Barbery. En dehors de cela, on a pu constater qu’elle surmontait avec brio les difficultés particulières induites par la densité du texte et le style propre à l’auteur. Ces qualités nous semblent des principes distinctifs dans le choix d’une œuvre traduite éligible à un prix.

Dans une nouvelle catégorie (Roman graphique, bande-dessinée et manga), sept œuvres ont été proposées, dans des styles graphiques très différents allant du plus populaire au plus inventif. Une découverte en somme d’une tendance qui désormais traverse le production éditoriale turque.

Le jury a décidé de décerner un prix à Mme Damla Kellecioğlu, traductrice du roman Oleg (Editions Baobab) de Frederik Peeters.

M. Ozdemir Ince qui – au cours de sa carrière de poète et d’éditeur – a traduit, de nombreuses œuvres de poètes français classiques, modernes et contemporaines en turc, s’est montrée à la fois audacieux et attentif dans son utilisation d’une langue ferme et imagée; pour ce travail qui fait honneur au métier de traducteur, il nous semble le candidat idéal pour se voir attribuer notre Prix d’honneur.

Parmi les œuvres prétendant au Prix d’encouragement (d’un jeune traducteur), il n’a malheureusement pas été possible, cette année, de proposer un candidat digne de cette récompense. »

La composition du jury :
Président : M. Timour Muhidine (directeur de collection turque chez les éditions Actes Sud, direction à l’INALCO du cursus de langue turque )
Doç Dr Lâle Özcan (Université de Yildiz Technique Istanbul, traductrice )
Doç Dr Zeynep Oral (Université de Hacettepe, Ankara, traductrice )
Dr Şilan Karadağ (Université Galatasaray, Istanbul, traductrice )
Mme Ayça Sezen (traductrice et éditrice)

Pour accéder au document cadre 2024.

Pour accéder au formulaire de candidature et conditions générales 2024

Siren Idemen, lauréate de l’édition 2023

Organisé par l’Institut français de Turquie pour la troisième fois cette année en hommage à Tahsin Saraç, le Prix de la traduction a été décerné à Siren İdemen pour sa traduction en turc de Les Armoires vides d’Annie Ernaux.

Le Prix d’honneur de la traduction de l’Institut français a été décerné à Dr İsmet Birkan.

La cérémonie de remise du Prix de la traduction de l’Institut français s’est déroulée le 17 octobre au Palais de France sous le patronage du Consul général de France à Istanbul, Olivier Gauvin, en présence de nombreux invités du monde de la littérature et de l’édition.

Olivier Gauvin, dans son discours avant la remise des prix, a déclaré que la tâche du traducteur est de servir de pont entre les cultures et que nous en avons besoin aujourd’hui plus que jamais pour nous ouvrir aux autres et aux autres mondes, et que le Prix de la traduction, en plus d’être un hommage symbolique, existe pour encourager la reconnaissance publique des traducteurs et de leur travail au sein de la chaîne du livre. À la fin de son discours, M. Gauvin a invité Siren İdemen, lauréate du Prix de la traduction, à monter sur scène pour lui remettre son prix.

Présidé par Timour Muhidine, président de la chaire turque de l’INALCO et directeur de collection de la maison d’édition Actes Sud, le professeur associé Lâle Özcan de l’université technique de Yıldız, le professeur associé Zeynep Oral, chef du département de traduction de l’université Hacettepe, l’enseignant et traducteur de l’université Galatasaray Dr. Le jury composé du Prof. Dr Lâle Özcan de l’Université technique de Yıldız, du Prof. Assoc. Dr Zeynep Oral, chef du département de traduction de l’Université Hacettepe, de la conférencière et traductrice de l’Université Galatasaray Dr Şilan Karadağ, et de la traductrice et éditrice Ayça Sezen a annoncé la décision motivée pour l’édition 2023 du Prix de la traduction française :

” Décerné pour la troisième fois cette année, le prix de traduction de l’Institut français atteint son âge adulte. Dédié à la littérature générale, le prix a pris en compte vingt-neuf ouvrages issus de la littérature française des XIXè, XXè et XXIè siècles. Tous sont des romans (à l’exception d’un ouvrage d’Emile Zola), ce qui confirme l’importance de cette forme littéraire et de la cu-riosité constatée dans la réception en Turquie.
Les ouvrages traduits du français et publiés sur l’année éditoriale 2022-23, offrent un large pa-norama de la production française et francophone. Comme pour les textes de S.H.S. l’an der-nier, on découvre un nombre très stimulant de textes contemporains, plusieurs d’entre-eux axés sur le thème tout à fait actuel du Genre. A ce titre, nous aimerions remercier tous les édi-teurs et traducteurs qui ont joué avec conviction le jeu de la participation à cette troisième édi-tion du prix.

Les oeuvres traduites en compétition ont été évaluées tout d’abord par rapport à la traduction des termes et images propres aux domaines concernés, du point de vue de la forme la plus ap-propriée et en fonction du texte cible. Par ailleurs, en tant que critères de référence, le jury a pris en compte la fidélité aux modes de pensée et au style de l’auteur, la précision du turc em-ployé dans le texte final, la capacité à recréer les métaphores et suggestions du texte original ain-si que et la prise en compte de la compréhension et de la fluidité de l’ensemble.

Cette année, nous avons considéré que Mme Siren Indemen était toute désignée pour l’attribution du prix : traductrice expérimentée, elle concoure avec Les Armoires vides (Bos Dolaplar) d’Annie Ernaux publié en turc l’année où l’autrice se voit décerné le prix Nobel de littérature. La traductrice a transposé avec une habileté, une ouverture et une exactitude équiva-lente dans l’oeuvre-cible la pensée, les images et les termes présents dans l’ouvrage de A. Er-naux. En dehors de cela, on a pu constater qu’elle surmontait avec brio les difficultés particu-lières nées de la densité du texte et du style propre à l’auteur. Ces qualités nous semblent des principes distinctifs dans le choix d’une oeuvre traduite éligible à un prix.

M. Ismet Birkan qui – depuis un bon quart de siècle – a réussi à traduire et avec un talent re-marquable, de nombreuses oeuvres classiques, modernes et contemporaines en turc, s’est montrée à la fois précis et créatif dans son utilisation d’une langue fluide et bien dominée ; pour ce travail qui fait honneur au métier de traducteur, il nous semble le candidat idéal pour se voir attribuer notre Prix d’honneur.

Parmi les oeuvres prétendant au Prix d’encouragement (d’un jeune traducteur), il n’a malheu-reusement pas été possible, cette année, de proposer un candidat digne de cette récompense.

Membres du jury :
Şilan KARADAĞ, Timour MUHIDINE, A. Zeynep ORAL Lale ÖZCAN, Ayça SEZEN ”

 

En 2021, le Prix de la traduction de l’Institut français a été décerné à Ebru Erbaş pour son roman Ağabey, traduit de l’original français par Mahir Güven. Le prix d’honneur a été décerné à Aysel Bora.
En 2022, le Prix de la traduction de l’Institut français a été décerné à Zuhal Karagöz pour sa traduction en turc de L’interprétation sociologique des rêves de Bernard Lahire. Le prix d’honneur a été décerné à Roza Hakmen

 

Résultats du prix de la traduction 2022 de l’Institut français de Turquie

« Décerné pour la seconde fois cette année, le prix de traduction de l’Institut français concernait cette fois les textes de sciences humaines et sociales. Un genre particulièrement présent dans l’édition française, où la « pensée française » (philosophie, sociologie, histoire, psychanalyse, etc…) continue – année après année à alimenter une riche production. Nous sommes cette fois parvenus 42 livres traduits du français et publiés depuis 2021. Des œuvres classiques de la pensée française, de la philosophie et de la psychanalyse, beaucoup de textes importants traduits pour la première fois : Jacques Derrida, Blaise Pascal, Simone Weil, Pierre Bayard ou François Soulages. Comme pour la littérature l’an dernier, on découvre un nombre très stimulant de textes contemporains. A ce titre, nous aimerions remercier tous les éditeurs et traducteurs qui ont joué avec enthousiasme le jeu de la participation à cette seconde édition du prix.
Les œuvres traduites en compétition ont été évaluées tout d’abord par rapport à la traduction des termes et concepts propres aux domaines concernés, du point de vue de la forme la plus appropriée et en fonction du texte cible. Par ailleurs, pour juger du texte d’arrivée, la fidélité aux modes de pensée et au style de l’auteur, la précision du turc employé dans le texte final et la prise en compte de la compréhension et de la fluidité de l’ensemble ont constitué des critères importants.

Cette année, nous avons considéré que Mme Zuhal Karagöz était toute désignée pour l’attribution du prix : elle a proposé la version turque de L’interprétation sociologique des rêves de Bernard Lahire sous le titre de Rüyaların Sosyolojik Yorumu. La traductrice a transposé avec une habileté, une ouverture et une exactitude équivalente dans l’œuvre-cible la pensée, les concepts et les termes présents dans l’ouvrage de Bernard Lahire. En dehors de cela, on a pu constater qu’elle surmontait avec brio les difficultés particulières nées de la densité du texte et du style propre à l’auteur. Ces qualités nous semblent des principes distinctifs dans le choix d’une oeuvre traduite éligible à un prix.

Mme Roza Hakmen qui – depuis un bon quart de siècle – a réussi à traduire et avec un talent remarquable, de nombreuses oeuvres classiques, modernes et contemporaines en turc, s’est montrée à la fois précise et créative dans son utilisation d’une langue fluide, raffinée et bien dominée ; pour ce travail qui fait honneur au métier de traducteur, elle nous semble la candidate idéale pour recevoir notre Prix d’honneur.

Parmi les oeuvres prétendant au Prix d’encouragement (d’un jeune traducteur), il n’a malheureusement pas été possible, cette année, de proposer un candidat digne de cette récompense. »

Membres du jury :
Şilan KARADAĞ, Timour MUHIDINE, A. Zeynep ORAL Lale ÖZCAN, Ayça SEZEN

Le Prix de la traduction de l’Institut français de Turquie avait été lancée en 2021 afin de soutenir et d’encourager la traduction d’œuvres publiées du français vers le turc. Le Prix de la traduction avait été décerné à Mme Ebru Erbaş pour sa traduction de Grand Frère (Ağabey) de Mahir Güven, paru aux éditions Can. Le jury avait également choisi de distinguer un jeune traducteur pour le Prix d’encouragement : M. Yunus ÇETIN pour sa traduction de Kurmacanın Kıyıları (Les Bords de la fiction) de Jacques Rancière, paru aux éditions Metis. Le Prix Honorifique avait été attribué à Mme Aysel Bora qui a décédé en février 2022.

La composition du jury :
Président : M. Timour Muhidine ( directeur de collection turque chez les éditions Actes Sud, direction à l’INALCO du cursus de langue turque )
Doç Dr Lâle Özcan ( Université de Yildiz Technique Istanbul, traductrice )
Doç Dr Zeynep Oral ( Université de Hacettepe, Ankara, traductrice )
Dr Şilan Karadağ ( Université Galatasaray, Istanbul, traductrice )
Mme Ayça Sezen ( traductrice et éditrice )

 

La présélection de l’édition 2022

L’Institut français de Turquie est heureux de vous annoncer les traducteurs et les traductrices qui se trouvent dans la présélection de la 2e édition du Prix de la traduction.

Emine Sarıkartal avec Ayrışma de Jean-François Lyotard paru aux éditions Inka
Hanife Güven avec Notlar ve Karşı Notlar de Eugène Ionesco paru aux éditions Yapi Kredi
Orçun Türkay avec Günlükler I. d’André Gide paru aux éditions Yapı Kredi
Zuhal Karagöz avec Rüyaların Sosyolojik Yorumu de Bernard Lahire paru aux éditions Pinhan

Un prix de 30 000TL pour la catégorie générale et de 15 000TL pour la catégorie d’encouragement seront décernés lors de la cérémonie de remise de prix le 4 octobre 2022 au Palais de France sous les auspices de M. Olivier Gauvin, le Consul général de France à Istanbul.

La composition du jury :
Président : M. Timour Muhidine ( directeur de collection turque chez les éditions Actes Sud, direction à l’INALCO du cursus de langue turque )
Doç Dr Lâle Özcan ( Université de Yildiz Technique Istanbul, traductrice )
Doç Dr Zeynep Oral ( Université de Hacettepe, Ankara, traductrice )
Dr Şilan Karadağ ( Université Galatasaray, Istanbul, traductrice )
Mme Ayça Sezen ( traductrice et éditrice )

Liste de présélection et les lauréats de l’édition 2021

L’Institut français de Turquie a le plaisir d’annoncer la liste de présélection selon l’ordre alphabétique des noms des traducteurs et traductrices :

Berna Günen, Jean-Michel Palmier: Bir Gölge Göstericinin Düşleri – Éditions Kırmızı Kedi

Ebru Erbaş, Mahir Güven: Ağabey – Éditions Can

Gülşah Ünal, Voltaire: Candide, Yahut İyimserlik – Éditions Say

Orçun Türkay, Alain Robbe-Grillet: Ölümsüz Kadın – Éditions Kırmızı Kedi

Siren İdemen, Annie Ernaux : Seneler – Éditions Can

Sündüz Öztürk Kasar, Claude Simon: Flandra Yolu – Éditions Sel

Les lauréats  de la 1ère édition des Prix de la traduction de l’Institut français de Turquie (Prix général et Prix d’encouragement) seront annoncés le 21 juin 2021.

 

Résultats du prix de la traduction de l’Institut français de Turquie 2021
Décerné cette année pour la première fois, le prix de traduction de l’Institut français nous paraît avoir connu un franc succès à travers le nombre de textes soumis : nous sont parvenus quarante deux livres traduits du français et publiés ces deux dernières années. De la littérature générale, des sciences sociales, des classiques du XVIIIè et XIXè siècles, des textes majeurs du XXè siècle (de Samuel Beckett à Claude Simon et Simone de Beauvoir) et un nombre très rassurant de textes contemporains… A ce titre, nous aimerions remercier tous les éditeurs et traducteurs qui ont joué avec enthousiasme le jeu de la participation à cette première édition du prix.
Outre la preuve d’un dynamisme dans le courant de traduction du français au turc, une tendance qui ne s’est jamais vraiment infléchi depuis trente ans, on peut y lire une curiosité pour l’autre bout de l’Europe, la France que l’on connaît et que l’on aime en Turquie mais aussi celle qui change et qui reste parfois énigmatique. La littérature française d’aujourd’hui qui accueille la francophonie d’auteurs venus du monde entier, décidés à imposer leur voix dans la grande symphonie d’une littérature dont les points de repère sont Marcel Proust et Louis-Ferdinand Céline. Des auteurs (et des autrices) qui s’expriment en français mais dont le propos est tout sauf classique et en prise avec le réel d’une culture secouée par les grandes mutations de l’époque. Et c’est sans doute l’intérêt pour ce monde contemporain troublé qui a amené les membres du jury réunis au mois de juin à se décider pour un roman qui clame la modernité inquiète de la France de 2020 : il a paru important de distinguer un travail soigné en s’appuyant sur des critères objectifs, équitables et sans préjugés. On a pris en compte la fidélité au texte original comme au lecteur de la langue-cible ; les critères suivants ont été considérés : les particularismes du texte source, la transposition réussie des éléments concrets du texte, la recherche d’équivalents pour la langue spécialisée, la capacité du traducteur à surmonter les difficultés de style telles que le jargon ou les expressions locales et idiomatiques. La forme finale que revêt une traduction s’appuie sur le respect de l’esprit du texte et la capacité du traducteur à rendre sa force créatrice.  Bien sûr, il n’était pas facile de choisir parmi tant d’œuvres de traduction de qualité qui figuraient dans notre liste de préséléction et dont chacune présentait certaines difficultés de traduction en termes de langue, de style et d’art roman. Nous tenons à remercier Sündüz Öztürk Kasar, Siren İdemen, Orçun Türkay, Gülşah Ünal et Berna Günen pour leurs efforts, pour leur travail fructueux et méticuleux, et les félicitons de nos vœux les plus sincères.

Après de longues délibérations, le jury s’est décidé pour Ebru Erbaş et sa traduction de Grand Frère (Ağabey) de Mahir Güven, paru aux Editions Can.
Il faut rappeler qu’avec ce premier roman, Mahir Güven a su attirer l’attention des milieux littéraires français. Né en France, l’auteur s’ attaque aux thèmes des droits humains, du chômage, de l’exil, du terrorisme islamique et de l’islamophobe et bâtit une intrigue qui se déroule entre les banlieue parisiennes et la Syrie en guerre. A travers le point de vue de deux frères d’une trentaine d’années, Güven entraîne le lecteur dans une spirale formée par les questions d’appartenance, de culture et d’identité… Le récit reflète le passé et la personnalité, les rapports entretenus par les différentes générations d’une famille d’immigrés en insistant sur leurs différences langagières. Et en y mêlant la langue quotidienne et argotique de la banlieue parisienne avec un français parfois très littéraire, il élabore un style particulier, réaliste et évocateur des niveaux multiples de cet univers. Ainsi, le roman
se distingue-t-il par sa capacité à engendrer de nouvelles questions et réponses en rapport avec l’opposition culturelle Orient-Occident. Ebru Erbas a réussi – et avec quel talent – à transposer en turc les contrastes culturels qui caractérisent les personnages : en particulier la rage et la critique radicale qui s’échappent de leur bouche, le désespoir qui les habite, l’ensemble de ces questions universelles que la traduction parvient à incarner.
Le jury a également choisi de distinguer un jeune traducteur pour son Prix d’encouragement : Yunus ÇETIN pour Kurmacanın Kıyıları (Les Bords de la fiction) de Jacques Rancière, paru aux éditions Metis. Pour ce texte situé à l’intersection de la critique littéraire et de la pensée philosophique, les membres du jury ont noté l’adéquation entre les difficultés linguistiques du texte-source et les réussites du texte traduit, fidèle aux développements philosophiques st conceptuels.
Pour finir, il nous a paru important de proposer l’attribution d’un Prix Honorifique afin de récompenser une traductrice dont l’oeuvre de découverte de la Francophonie inspire le respect, de par son ampleur bien sûr mais aussi pour la qualité de son travail, fidèle à l’original mais inventif et précis ans la transposition : Aysel BORA.

Les membres du jury :
Şilan Karadağ, Timour MUHIDINE, A. Zeynep ORAL Lale ÖZCAN, Ayça SEZEN

REMARQUE : Ayça Sezen, Membre du jury mais également éditrice chez l’éditeur Can du roman de Mahir Güven (Ağabey), n’a pas pris part – par souci déontologique – aux débats ni au vote final.

Vous pouvez vous renseigner et/ou présenter votre candidature via l’adresse mail :

ceviri.odulu@ifturquie.org

Prix de la traduction - édition 2024

Prix de la traduction - édition 2023

Siren Idemen - Lauréate de l'édition 2023

Zuhal Karagöz - Lauréate de l'édition 2022

Ebru Erbaş - Lauréate de l'édition 2021